Solitaire, équilibriste, revanchard, grand amateur de poisson … les idées reçues sur notre ami le Chat ont encore la vie dure et conduisent souvent à des considérations anthropomorphiques à son égard.

Mais si certaines sont sans grande conséquence, d’autres peuvent nuire à la relation Homme / Chat en devenant une source de stress importante pour nos petits félins de compagnie si sensibles à tout déséquilibre physiologique et émotionnel.

Alors cette semaine, l’ABCdaire du PaChat a décidé de prendre le taureau par les cornes et de rétablir la vérité sur 10 idées reçues encore trop largement répandues !

1 – Le Chat est un animal solitaire

Le Chat est encore très souvent qualifié d’animal solitaire par opposition au Chien, que l’on considère comme l’animal social par excellence.

Mais s’il est vrai que le Chat recherche moins systématiquement le contact avec son propriétaire que le Chien, il n’est pas pour autant un animal qui apprécie et recherche la solitude.

Si la science a qualifié le Chat d’animal solitaire, c’est avant tout parce qu’il présente la caractéristique de chasser seul. Et face au besoin de calme et de repos du Chat, notre esprit rationnel qui aime bien les étiquettes et les classifications a rapidement franchit le pas de la généralisation !

Un Chat est un animal qui apprécie, à ses heures, la compagnie de l’Homme et des congénères avec qui il vit. Et son besoin de contacts est facile à démontrer : qui d’entre vous n’a jamais vu son Chat venir se coucher sur vos feuilles ou votre ordinateur quand vous travaillez, pour capter votre attention et obtenir quelques papouilles ?

Il est indéniable que certains Chats sont plus indépendants que d’autres, car d’un individu à l’autre, le caractère peut être bien différent, tout comme chez nous autres humains.

Mais un Chat parfaitement sociabilisé dès son plus jeune âge aura besoin d’interactions régulières et quotidiennes avec son propriétaire pour partager des moments de tendresse, de complicité et de jeux avec lui, au risque de développer des troubles du comportement.

2 – le Chat est indépendant et peut se débrouiller seul

De solitaire à indépendant, il n’y a qu’un pas et si le Chat est devenu ces dernières années le champion incontesté de nos animaux de compagnie, c’est en partie parce qu’il est considéré comme parfaitement indépendant, capable de vivre sa vie en parfaite autonomie, sans souffrir aucunement de notre absence !

Et pourtant, contrairement à cette idée reçue, le Chat est capable d’un réel attachement à son propriétaire avec qui il développe une réelle complicité et affection, fondées sur la cohabitation, les échanges, le jeu … Certains Chats peuvent donc véritablement souffrir de l’absence de leur propriétaire.

Par ailleurs, si la possibilité de laisser un Chat seul dépend de son âge, de son caractère, de ses habitudes, de la relation qu’il a avec son maître, 2 jours sans aucune visite semblent être le maximum acceptable.

Au-delà, mieux vaut prévoir de demander à une personne de confiance de passer quotidiennement pour nourrir votre Chat, entretenir sa litière, le caresser et jouer avec lui, ou, à défaut, le mettre en pension.

Enfin, n’oubliez par que la réglementation relative à la protection des animaux précise que l’on ne peut pas abandonner un animal qui a besoin de nous pour survivre. Laisser son Chat seul pendant une longue absence peut donc être qualifié de délit et être sanctionné par la loi !

3 – Le Chat ne ronronne que lorsqu’il est heureux

Le ronronnement est une expression d’apaisement que le chaton découvre dès sa naissance auprès de sa mère et qu’il reproduit presque toujours à l’âge adulte lorsqu’il ressent un état profond de bien-être.

Mais le Chat peut également chercher à s’apaiser lorsqu’il ressent un état désagréable, comme lorsqu’il se sent stressé ou apeuré, qu’il vient de vivre une émotion intense ou encore qu’il éprouve une douleur, grâce aux vibrations calmantes du ronronnement et à la libération d’endorphines associée.

Il est donc essentiel de rester attentif et de se fier, en complément, à son langage corporel (posture, regard, position des oreilles ou de la queue) si votre Chat se met à ronronner excessivement et devient apathique, agressif, ou développe un trouble de l’alimentation, afin de détecter s’il souffre d’un éventuel mal-être, d’une douleur ou d’une maladie.

4 – Le Chat urine en dehors de sa litière pour se venger de son maître

Chacun des comportements du Chat a une véritable raison d’être et répond à une recherche permanente d’équilibre interne, tant physique qu’émotionnel (c’est ce que l’on appelle l’homéostasie).

Le Chat, comme tout autre animal, est donc incapable de préméditer quoique ce soit dans le but de se venger !

Lorsqu’une situation de malpropreté apparait chez le Chat, il est essentiel de vérifier dans un premier temps auprès d’un vétérinaire l’absence d’une pathologie (cystite, calculs urinaires, …) puis de rechercher la cause à l’origine de ce comportement :

· séparation trop précoce d’avec la mère et non apprentissage de la propreté,

· modification ou inadaptation du bac à litière (taille, fermeture, substrat, fréquence de nettoyage),

· difficulté de cohabitation entre Chats ou avec un autre animal,

· événement extérieur perturbant (déménagement, naissance, …).

Il n’est pas toujours facile de trouver ce qui ne convient pas ou ce qui a pu déranger le Chat et le conduire à l’exprimer et à vous en informer en urinant ou en déféquant dans des lieux inappropriés comme votre lit ou le canapé.

Mais il ne faut jamais oublier que le Chat est un animal sensible à toute modification de son territoire et à toute perturbation de ses routines et qu’il manifeste souvent son anxiété par des troubles de l’élimination.

Alors, ne le punissez jamais en lui plongeant le nez dans ses excréments, en criant ou en le tapant, un tel comportement ne résoudra rien et même au contraire, il ne fera qu’empirer la situation en ajouter une nouvelle source de stress à l’état émotionnel déjà fragilisé de votre petit compagnon …

5 – Un Chat d’intérieur n’a pas besoin d’être vacciné

Avec le développement croissant de notre mode de vie urbain, ce sont désormais 25% des Chats de compagnie qui se retrouvent en appartement et n’ont pas accès à l’extérieur.

Il est donc tentant, et économiquement avantageux, de considérer qu’il n’est pas nécessaire de les vacciner compte tenu de leur non exposition aux agents pathogènes.

Cependant, le risque zéro n’existe pas plus en appartement qu’à l’extérieur car certains virus, relativement résistants dans le milieu extérieur, peuvent être rapportés à l’intérieur de la maison par l’intermédiaire de nos mains, de nos semelles de chaussure, voire même véhiculés par les courants d’air.

Le chaton est naturellement protégé par les anticorps de la mère, contenus dans le lait maternel, jusqu’à ses 2 mois. Passé cet âge, il est donc vivement recommandé de vacciner son Chat, qu’il soit d’intérieur comme d’extérieur, contre le typhus du Chat, maladie mortelle qui s’attaque aux cellules de la moelle osseuse et de la paroi intestinale et provoque donc des signes principalement digestifs, contre le coryza, très contagieux, qui provoque des troubles respiratoires et une perte d’appétit et contre la leucose féline, qui provoque une immunodéficience et se transmet par morsure, contact sexuel ou in utéro de la mère au chaton.

Dans le même ordre d’idée, il est également vivement recommandé de vermifuger son Chat même si ce dernier vit à l’intérieur car même si le risque d’être contaminés par des parasites digestifs est moindre, vos semelles de chaussure peuvent, par exemple, être porteuses d’œufs ou de larves de parasites.

6. Le Chat retombe toujours sur ses pattes

Cette expression populaire n’est pas sans fondement car il est vrai que les félins sont dotés d’une agilité et d’un sens de l’équilibre hors du commun.

Le Chat possède ainsi un réflexe de redressement, auquel participe ses yeux, son oreille interne et son squelette particulièrement léger, qui lui permet de retourner son corps très rapidement lors d’une chute et d’atterrir sur ses 4 pattes.

Toutefois, pour réussir cette prouesse, le Chat doit disposer d’un temps suffisant et donc d’une hauteur minimale nécessaire à cette rotation d’environ 1m50 !

Et cette capacité exceptionnelle ne l’empêche pas de se blesser (fractures, hernie), selon la nature du sol sur lequel le Chat victime d’une chute va se réceptionner. Ainsi, un Chat ne survit pas toujours à une chute, qui constitue la première cause de mortalité chez le Chat de compagnie

7. Un Chat noir porte malheur

Signe de mauvais augure, porte malheur, symbole de la mort ou du diable, … la mauvaise réputation du Chat noir ne date pas d’hier … et il reste encore fréquemment symbole des ténèbres et de la mort dans de nombreuses civilisations …

Mais le Chat noir représente aussi un porte–bonheur dans de nombreuses autres cultures, notamment asiatique, où il reste auréolé d’une aura de magie bienfaisante tel le célèbre Maneki neko japonais.

Car finalement, les légendes et superstitions autour du Chat noir sont finalement toutes plus inventives les unes que les autres …

Alors pourquoi ne pas créer notre propre croyance, et décider de faire du Chat noir un véritable talisman ? Attirant, fascinant, mystérieux, élégant, il a en effet tout pour plaire !

8. Une Chatte doit avoir au moins une portée dans sa vie

Cette croyance est encore vivace et intimement liée à l’idée anthropomorphique qu’une Chatte doit avoir des petits au moins une fois dans sa vie pour satisfaire son instinct maternel.

Or il est désormais prouvé qu’il n’y a aucun intérêt médical à faire faire une portée à une chatte, que les risques psychiques pour l’animal sont nuls et que la stérilisation précoce aide à prévenir l’apparition de tumeurs mammaires, souvent agressives chez le Chat, et évite les risques d’infection utérine.

De même, il n’est absolument pas nécessaire pour son équilibre que qu’un Chat mâle réalise une saillie dans sa vie.

Enfin, stériliser précocement son Chat est un acte responsable qui permet de lutter contre la prolifération féline. Et si le coût financier que représente la stérilisation, notamment pour une femelle vous fait encore hésiter, sachez qu’il reste malgré tout sans commune mesure avec :

· le coût d’une contraception médicamenteuse tout au long de la vie de votre chatte,

· le coût que représente l’entretien d’une tripotée de chatons voraces

· le coût des soins à prodiguer en cas d’apparition d’une maladie infectieuse que les Chats se transmettent notamment lors de la reproduction (leucose féline et sida du chat)

· le coût d’identification des chatons, obligatoire pour tout animal né après le 1^er janvier 2012, quelque soit son âge en cas de cession à titre onéreux ou gratuit (article L212-10 du nouveau Code Rural), et à la charge du cédant, c’est à dire à VOTRE charge

9 – Le Chat peut être nourri exclusivement de viande ou de poisson

Si le Chat est un carnivore strict, le nourrir exclusivement de viande ou de poisson peut entraîner des carences importantes susceptibles de mettre sa vie en danger.

Car à l’état sauvage, le Chat se nourrit des petites proies qu’il attrape (oiseaux, rongeurs…) et consomme également leurs os et leurs poils qui lui apportent d’autres nutriments que les seules protéines de la chair.

Il est donc préférable de donner au Chat une alimentation équilibrée, en ayant recours à des croquettes sans céréales, au BARF (Bone And Row Food) qui se rapproche le plus de l’alimentation naturelle du Chat ou à une alimentation dite ménagère, c’est à dire « faite maison » sous réserve qu’elle soit parfaitement équilibrée et surtout complémentée en minéraux et acides gras essentiels.

10. Un chat doit avoir accès à l’extérieur pour être heureux

Cette idée reste encore bien ancrée dans les esprits et conduisent parfois à exposer inutilement le Chat à des dangers nombreux comme une collision avec un véhicule, un empoisonnement, la maltraitance, une bagarre avec d’autres animaux, un accident de chasse, voire même d’un vol.

En effet, des études récentes ont démontré que les chats d’intérieur ne présentent ni plus ni moins de troubles comportementaux (agressivité, boulimie, malpropreté, léchage…) que les chats ayant accès à l’extérieur, sous réserve bien entendu que quelques principes d’organisation de son territoire soient respectés :

• enrichir son milieu : installer des cachettes et des endroits pour grimper, offrir des jouets
• permettre l’expression de ses instincts naturels : installer des griffoirs et des postes d’observation derrière les fenêtres, utiliser des distributeurs de croquettes pour simuler la prédation
• surveiller son alimentation pour l’adapter au besoin énergétique moindre du Chat d’intérieur
• proposer des séances de jeu partagées

Cet article n’est bien entendu pas exhaustif et il existe bien d’autres idées reçues sur le Chat. Peut être en avez-vous à partager avec nous ?

L’espace de commentaires ci-dessous est là pour échanger ensemble alors n’hésitez pas à y déposer votre avis avant de nous quitter.

CHATleureusement Vôtre !

Hélène