Prévenir l’apparition d’un comportement gênant en limitant les facteurs de stress (2/3)

Le stress est aujourd’hui l’ennemi numéro 1 du Chat.

Il est souvent à l’origine de comportements que nous qualifions de gênants mais qui correspondent en fait à des comportements de « décharge » qui permettent au Chat de s’apaiser.

Attaché à son espace de vie et à ses petites habitudes, plusieurs situations peuvent en effet être très perturbantes pour lui, dont tout particulièrement :

  • la mauvaise compréhension de son langage corporel
  • la perturbation physique de son milieu de vie
  • la modification de son environnement social (humain comme félin)

Sans oublier qu’il existe aussi chez le Chat des facteurs individuels de vulnérabilité, lies aux conditions de son développement comportemental précoce

Je vous propose de découvrir tout cela ensemble dans ce 2nd article de cette trilogie consacrée aux 3 principaux facteurs de risques d’apparition d’un comportement gênant chez le Chat.

Le stress généré par la mauvaise compréhension du langage corporel du Chat

A notre contact, le Chat a appris à recourir au langage oral pour exprimer son humeur ou ses exigences. Mais il utilise encore principalement son langage corporel pour communiquer avec nous.

Pour ce faire, il dispose d’une palette très variée de signaux corporels (queue, oreilles, yeux, pattes, postures et pelage) qu’il associe le plus souvent ensemble pour préciser ses requêtes ou doléances

Malheureusement, la plupart du temps, nous ne savons pas lire ces subtiles combinaisons et donc comprendre le message qui nous est envoyé.

Et mettez-vous un instant à sa place. Vous faites l’effort de demander poliment ce que vous souhaitez ou d’exprimer votre inconfort, et la personne à laquelle vous vous adressez continue comme si de rien n’était. Voilà de quoi vous frustrer, vous énerver voire vous stresser si cette situation se reproduit jour après jour sans aucune amélioration non ?

Ne pas comprendre le langage de votre Chat peut, parfois, ne pas porter à conséquence mais lorsque le Chat est vraiment incommodé par une situation, comme un contact non désiré par exemple lorsque sa tolérance tactile est limitée, il va modifier son mode de communication pour tenter d’être plus convaincant, et cela peut se terminer par un bon coup de dent ou un comportement gênant …

C’est notamment ce qui se passe avec le Chat dit caressé mordeur.

Non, votre Chat n’est pas bi-polaire ni imprévisible. Il est juste venu cherche votre présence, ce qui ne signifie pas demander des caresses. Et s’il est incommodé par un contact physique que vous lui impose, il va vous le faire savoir corporellement avant de vous griffer ou vous mordre si vous ne suspendez pas assez vite votre geste.

N’oubliez pas que le contact tel que nous le proposons au chat n’appartient pas à son registre communicationnel.

Et que son statut de proie fait qu’il supporte particulièrement mal la contrainte et la contention.

Le stress généré par une modification du milieu de vie du Chat

En cas de perturbation physique

Le Chat est très attaché à son milieu de vie et à sa stabilité, dans laquelle il trouve apaisement et sécurité.

Toute perturbation de ce dernier peut donc générer du stress, qu’il s’agisse :

  • d’un changement de lieu de vie, durable suite à un déménagement ou plus temporaire (maison de vacances, pension, garde chez des amis ou un car sitter)
  • d’une modification du lieu de vie : réaménagement intérieur, nouveau mobilier, changement de moquette, de peinture ou de tapisserie, nettoyage excessif

La réduction voire la disparition de ses marques olfactives apaisantes déposées par frottement de ses babines et de son corps sur les meubles et les coins saillants du logement, qui lui permettent de baliser son espace de vie et de s’y sentir bien, va entraîner un état d’hyper vigilance, elle-même responsable de l’activation du marquage urinaire ou par griffades.

Le stress généré par une déterritorialisation s’auto-entretient, il faut donc réussir à y mettre fin au plus vite, en aidant le Chat à restructurer son espace de vie (restriction de l’espace, dépôt de phéromones naturelles ou de synthèse, renforcement positif).

Dans le cas d’un déménagement, il est vivement recommandé d’appliquer un protocole progressif d’installation pour aider le Chat à s’approprier en douceur son nouveau logement.

Enfin, il faut garder à l’esprit qu’en cas de réactions inappropriées face notamment à un comportement de marquage exacerbé (cris, isolement), la situation risque de s’aggraver et de conduire à l’apparition d’un véritable état anxieux chez le Chat.

En cas de modification sociale

Le Chat est également attaché aux ressources de son espace vital, qu’elles soient alimentaires, affectives ou prennent la forme d’un poste d’observation stratégique, d’une source de chaleur ou d’une vue sur l’extérieur.

Selon leur disponibilité et le bien être qu’elles lui procurent, il peut ne pas vouloir les partager et être amené à les défendre vigoureusement en cas de compétition avec un congénère.

Une cohabitation entre Chats ne va donc pas de soi et il existe certaines règles à respecter pour mettre toutes les chances de son côté :

  • Appliquer un protocole de mise en relation
  • Respecter un écart d’âge limité entre 2 chats destines à cohabiter voire choisir 2 tempéraments similaires, ce qui est possible à partir de 8/9 mois quand ce dernier est installé
  • Multiplier les ressources (gamelles, litières, perchoirs, cachettes, lieux de repos) pour limiter la compétition
  • Aménager le logement en 3D pour permettre au besoin aux Chats de se déplacer sans se croiser

Tous les Chats ne deviennent pas copains au point de se toiletter mutuellement et de dormir collés serrés. Une cohabitation est déjà considérée comme réussie quand les Chats se tolèrent sans manifester d’agressivité les uns avec des autres.

Le Chat peut aussi être perturbé par l’arrivée d’un nouvel humain dans son foyer, qu’il s’agisse d’un bébé ou d’un adulte.

Les facteurs individuels de vulnérabilité au stress chez le Chat

On dit souvent que chez le Chat, tout se joue avant 2 mois

Le développement comportemental permet aux animaux de développer les compétences nécessaires pour pouvoir mener une vie sociale parfaitement adaptée à leur espèce.

Chez le Chat, ce développement comportemental est précoce et court.

Il débute en effet au cours de la gestation et se termine à la fin de la période de socialisation, aux alentours de 9 semaines.

Pendant ces quelques semaines, de nombreux sens et apprentissages se mettent en place, dont :

  • le sens tactile, qui conditionne la future tolérance du Chaton aux contacts physiques
  • la socialisation primaire, qui permet au Chaton d’apprendre qu’il est un Chat au contact de ses congénères et de développer ses capacités d’interaction avec les autres espèces comme l’Homme ou le Chien, s’il les côtoie
  • les auto-contrôles, qui correspondent à la maîtrise de l’impulsivité et de l’intensité de la morsure et de la griffure
  • la construction du filtre sensoriel, qui s’appuie sur une bonne exposition du Chaton aux stimuli de l’environnement (manipulations corporelles, bruits, textures, goûts et odeurs …) et développe ses capacités d’adaptation

Lorsque le Chaton :

  • ne rencontre pas l’Homme avant l’âge de 2 mois,
  • est peu manipulé et insuffisamment stimulé
  • est séparé précocement de sa fratrie et de sa maman Chat, dont le rôle est primordial en matière d’adaptation, de socialisation, d’éducation, de sevrage et de détachement

il peut développer à l’âge adulte des comportements inappropriés, en inhibition comme en excès.

Connaître les conditions de développement comportemental précoce de son Chat est un atout pour identifier ses forces et ses faiblesses, connaître ses limites et ses fragilités.

Et plutôt que de vouloir changer votre Chat, utilisez cette connaissance pour le mettre en situation de réussite, limiter les facteurs de stress et renforcer ainsi votre relation.

Voilà déjà de nombreuses pistes permettant de limiter les facteurs de stress dans l’environnement de vie de votre Chat.

Si vous souhaitez aller plus loin, découvrez également mon article Notre mode de vie moderne est-il stressant pour notre Chat de compagnie ?

Je vous invite par ailleurs à télécharger gratuitement la liste des principales manifestations du stress chez le Chat en cliquant juste ICI.

Et je vous donne rendez-vous dans le prochain et dernier article de cette trilogie dans lequel j’aborderai les clés permettant de développer une belle relation de confiance et de complicité avec son Chat.

 

CHATleureusement Vôtre !

Hélène

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