Le Chat étant certes un prédateur mais également une proie, il dissimule le plus souvent sa douleur pour ne pas être perçu comme vulnérable.
C’est un réflexe de survie issu de ses origines sauvages et solitaires qui a longtemps fait penser que chat souffrait moins ou supportait mieux la douleur et qui a conduit à la négliger et même a l’ignorer pendant de trop nombreuses années.
Aujourd’hui, si la question de savoir si le chat ressent la douleur ne se pose heureusement plus, celle de savoir l’identifier reste un vrai challenge pour nous autres les humains de chat.
J’ai choisi le format vidéo pour vous partager les quelques signaux qui peuvent, et doivent, vous mettre la puce à l’oreille.
Et je vous présente également la Feline Grimace Scale, cette échelle d’expression faciale de la douleur féline qui existe désormais sous la forme d’une application mobile et qui peut vous aider à identifier la douleur chez votre Chat.
Bon visionnage
CHATleureusement Vôtre !
Hélène
Transcription texte :
Bonjour à toutes et à tous
Je lance cette série de vidéos d’un format court avec un sujet d’importance quand on partage son quotidien avec un ou plusieurs chats : comment identifier la douleur chez notre petit compagnon.
Si la question de savoir si le chat ressent la douleur ne se pose heureusement désormais plus, celle de savoir l’identifier reste un vrai challenge pour nous autres les humains de chat.
En présence d’une blessure ou lors d’un accident, le doute est rarement permis mais lorsque la douleur est interne donc invisible, articulaire ou digestive par exemple, comment la déceler à temps et pouvoir soulager notre petit compagnon ?
Le chat qui souffre va avant tout s’isoler pour se reposer dans l’espoir de guérir et d’échapper, aussi, à ses « ennemis ».
Car le chat, ne l’oublions pas, est certes un prédateur mais également une proie et c’est cette particularité qui le conduit souvent, par réflexe de survie, à dissimuler sa douleur pour ne pas être perçu comme vulnérable.
C’est ce qui a longtemps fait penser que le Chat souffrait moins ou supportait mieux la douleur et qui a conduit à la négliger et même à l’ignorer pendant de trop nombreuses années.
Il me semble donc essentiel de vous partager ces signaux qui doivent vous alerter pour éviter à votre petit compagnon de souffrir en silence.
Pour commencer, soyez vigilant à tout changement de comportement soudain de votre chat : une perte de vivacité, une diminution de son appétit, une altération de sa motricité, un isolement, bref toute évolution de son attitude générale et de ses comportements habituel doit vous mettre la puce à l’oreille.
L’observation attentive du comportement du Chat est en effet essentielle car les manifestations de la douleur chez le Chat sont variées, et parfois très discrètes.
Mais les signes suivants peuvent vous aider, s’ils sont présents :
♦ Griffures et morsures : un Chat qui souffre peut avoir plus facilement tendance à mordre et à griffer notamment lorsque vous touchez ou effleurez la partie douloureuse de son corps
♦ Respiration anormale : sous l’effet de la douleur, le Chat peut avoir une respiration rapide, saccadée, il peut aussi haleter
♦ Ronronnements : Le Chat ronronne également lorsqu’il est en état de stress ou qu’il souffre, pour s’auto-apaiser. Le ronronnement du chat permettrait en effet de libérer des endorphines aux propriétés analgésiques. Pour différencier un ronronnement de bien être d’un ronronnement de mal être, le contexte et le langage corporel du Chat sont à analyser en parallèle.
♦ Comportement alimentaire : dans une grande majorité des cas, le chat en souffrance s’alimente moins, voire plus du tout, ce qui peut avoir des répercussions digestives.
♦ Baisse de vitalité : la douleur peut conduire le chat à adopter des postures inhabituelles ou à devenir apathique, pour se soulager. La douleur peut donc également avoir des répercutions sur la bonne utilisation de la litière.
♦ Léchage et /ou grattage : le Chat souffrant peut adopter un comportement de léchage ou de grattage excessif de la zone douloureuse
Suite aux études menées sur l’utilisation des expressions faciales pour reconnaître et quantifier la douleur chez les patients humains incapables de s’exprimer verbalement, tels que les nouveau-nés ou patients atteints de déficiences verbales ou cognitives, des travaux similaires ont été menés sur les animaux et très récemment sur le Chat, grâce à Marina Evangelista et Paulo Steagall de l’université de Montréal.
Ces travaux ont permis de mettre en avant les changements notables d’expression chez le Chat qui ressent de la douleur et l’importance notamment de la position des oreilles, la fermeture des yeux, la tension du museau, la position des moustaches et la position de la tête par rapport aux épaules
Ils ont conduit à l’établissement de l’échelle d’expression faciale de la douleur féline (Feline Grimace Scale), une grille d’évaluation simple qui se concentre sur les 5 zones faciales citées précédemment..
L’échelle considère une action particulière comme absente (score de 0), partiellement présente (score de 1) ou présente (score de 2).
Plus la note totale s’approche de 10, plus la douleur de l’animal est considérée comme étant aiguë.
L’utilisateur qui remplit la grille évalue si le chat a les oreilles tournées vers l’avant, légèrement écartées ou rabattues latéralement.
Il évalue également si ses yeux sont ouverts, partiellement fermés ou fermés.
Le museau est un peu plus difficile à observer. En l’absence de douleur, il est détendu et rond, tandis qu’un museau tendu et ovale indique un état douloureux.
L’utilisateur note également si les moustaches sont souples et détendues ou à l’inverse tendues et orientées vers l’avant.
Il note enfin si la tête du Chat est soulevée ou si elle a la tendance à s’enfoncer entre ses épaules.
Cette méthode d’observation présente le grand avantage de ne dépendre d’aucun équipement et ne nécessite pas de formation technique approfondie.
Fiable et précise selon les premiers tests effectués, l’échelle permet également de détecter une réponse au traitement analgésique.
Par contre, elle ne permet pas, bien sûr, d’identifier la cause de la douleur et il est donc toujours indispensable de se rapprocher de son vétérinaire en cas de suspicion de douleur chez son Chat.
Vous trouverez le lien vers cet outil désormais disponible sous forme d’application, ainsi que vers les fiches d’observation, dans le descriptif de cette vidéo.
Je terminerai en rappelant qu’au delà de la gestion de la douleur à proprement parler, via une médication que seul votre vétérinaire est habilité à mettre en place, il est important d’améliorer également le confort de vie de de votre Chat lorsque ce dernier est souffrant.
Améliorer le confort de vie est intimement dépendant de votre Chat, de sa pathologie et de son environnement de vie mais cela peut consister notamment :
A sécuriser son environnement : sol non glissant, couchages, gamelles et litières accessibles
A faciliter ses activités au quotidien comme l’aider à rester propre s’il ne peut plus se toiletter ou regrouper toutes ses activités dans un périmètre restreint s’il peine à se déplacer par exemple
A ne pas le négliger et à lui proposer des caresses, des jeux adaptés ou des apprentissages pour le stimuler, même s’il ne manifeste plus la même dynamique d’interactions qu’auparavant
A le stimuler sensoriellement en fonction de ses préférences
A garantir son confort, en terme de température et d’environnement apaisant
A maintenir ses routines pour favoriser son sentiment de sécurité
Il est essentiel de savoir reconnaître la douleur chez son Chat, afin de prendre des mesures pour le soulager au plus vite, mais aussi parce qu’une douleur persistante peut influer notamment sur les processus de guérison.
Alors n’hésitez pas à utiliser l’application Feline Grimace Scale et à consulter votre vétérinaire à la moindre suspicion de douleur chez votre Chat.
J’espère que cette vidéo vous a intéressé.
N’hésitez pas à me partager les sujets que vous aimeriez voir traiter en priorité dans les commentaires.
CHATleureusement Vôtre