F comme le réflexe de FLEHMEN chez le Chat

Lorsqu’un Chat renifle une odeur, il arrive très fréquemment qu’il relève sa lèvre supérieure, plisse son nez et entrouvre sa gueule. Cette grimace très particulière, qui s’accompagne souvent d’un regard fixe, comme hypnotisé, permet au Chat de mieux appréhender les odeurs qui l’entourent, c’est ce que l’on appelle le réflexe de Flehmen.

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Le Chat, un remarquable nez !

Le Chat dispose d’un système olfactif extrêmement puissant, qui lui permet de percevoir des odeurs auxquelles nous sommes totalement insensibles.

Ce sens permet au Chat d’explorer précisément son environnement, de délimiter son territoire et celui des autres, de communiquer avec ses congénères, de localiser une femelle en chaleur, d’identifier une proie ou un ennemi et lui est donc essentiel en terme de survie.

Un arsenal de détection redoutable

Le chat possède 200 millions de terminaux olfactifs, contre 150 pour le Chien et seulement 5 pour l’Homme, qui lui permettent de détecter les odeurs 50 à 70 fois mieux que nous et expliquent donc sans difficulté sa supériorité olfactive.

Le Chat possède également, dans sa truffe, des glandes appelées glandes de Bowman, qui sécrètent le mucus qui rend son nez tout humide. Ces glandes s’activent lorsque le Chat montre un intérêt olfactif particulier pour un élément de son environnement ou recherche une odeur spécifique (comme celle d’une proie) et lui permettent, en diluant les particules odoriférantes, de mieux les percevoir.

L’organe de Jacobson, l’« arme secrète » du Chat

Mais le Chat possède également, et surtout, un organe tubulaire situé dans l’os vomer, positionné entre le palais et les fosses nasales, appelé organe de Jacobson.

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L’organe de Jacobson est activé par le réflexe de Flehmen.

Ce dernier ferme les voies respiratoires nasales pour orienter l’air vers la bouche du Chat. Les composés chimiques contenus dans l’air y sont retenues par les récepteurs de la langue et, par simple pression sur le palais, ces particules rejoignent l’organe de Jacobson et traversent les deux « sas » qui le composent. L’organe de Jacobson les concentre et les identifie avant de transmettre l’information au système nerveux central, et permet ainsi au Chat de mieux les analyser.

L’organe de Jacobson fournit ainsi au Chat beaucoup plus d’informations sur les odeurs que les seules voies nasales.

L’organe de Jacobson se rencontre également chez plusieurs autres espèces de vertébrés, (le tigre, le lion, la chèvre, le cheval, le lama, le buffle, la girafe, certaines chauve-souris, les serpents) dont l’Homme, même si nous ne savons toujours pas si nous l’utilisons de quelque manière que ce soit !

Le réflexe de Flehmen, le décodeur à phéromones du Chat

Le réflexe de Flehmen se déclenche principalement lorsque le Chat détecte des phéromones, ces molécules chimiques utilisées par les Chats pour communiquer entre eux.

Chaque chat sécrète en effet des phéromones dont l’odeur lui est spécifique et qui contiennent de nombreuses informations sur lui. Le Chat utilise ainsi ses phéromones pour marquer son territoire, notamment en faisant ses griffes ou en urinant. Grâce à elles, les chattes en chaleur attirent les mâles et les femelles les utilisent également pour suivre leurs chatons à la trace.

chat-reflexe-de-flehmen-comportements-sociauxAprès avoir été décodées par l’organe de Jacobson, véritable organe annexe de l’odorat, les phéromones sont notamment acheminées vers les amygdales et l’hypothalamus et provoquent chez le Chat des réactions émotionnelles associées à des comportements sexuels, sociaux, alimentaires ou de défense.

Le réflexe de Flehmen permet au Chat d’analyser des odeurs nouvelles, qui peuvent l’agresser (comme l’eau de javel) ou au contraire le stimuler (l’urine d’une femelle en chaleur) voire même l’apaiser (certains aliments ou votre propre odeur !).

En dirigeant les odeurs vers sa bouche, ce qui donne cette impression que le Chat « goûte » les odeurs, le réflexe de Flehmen lui permet donc de mieux les interpréter et de disposer ainsi d’informations précieuses sur ce qu’il doit craindre ou pas.

Ce sont donc le réflexe de FLEHMEN et son inséparable comparse l’organe de Jacobson qui expliquent que l’odorat soit un sens extrêmement important chez le Chat, aussi indispensable pour communiquer que pour s’alimenter, se reproduire et assurer sa survie

CHATleureusement vôtre !

Hélène

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