Le Chat vit à nos côtés depuis environ 10 000 ans et s’il a forcément évolué en notre compagnie, peut on pour autant affirmer qu’il est devenu génétiquement différent de son ancêtre sauvage ?
Si je vous pose cette question, vous devez vous doutez que la réponse est non.
Mais savez vous pourquoi l’évolution génétique du Chat est été faible comparativement aux autre espèces domestiquées par l’Homme et les conséquences que cela a sur ses comportements ?
C’est ce que je me propose de vous expliquer dans ce nouvel article car connaître l’histoire du Chat permet de connaitre ses besoins et
donc de comprendre la grande majorité de ses comportements.
Et vous commencez à connaître mon credo, la connaissance et la compréhension de son Chat sont les deux principales clés pour développer une belle relation de confiance et de complicité avec lui.
Une alliance gagnant / gagnant
Revenons quelques milliers d’années en arrière.
Car l’histoire des Hommes et du Chat commence à l’époque du développement de l’agriculture, qui permet aux humains de se sédentariser.
Mais le confort et la sécurité offerts par ce nouveau mode de vie est rapidement mis en péril par les assauts voraces des rongeurs, attirés par grains stockés pour l’hiver et qui, bien nourris, prolifèrent.
C’est alors que le Chat arrive à la rescousse, lui aussi attiré par ces territoires de chasse prospères que sont devenus les villages humains.
Redoutable dans la chasse aux nuisibles et capable d’éliminer également les animaux dangereux comme les serpents, le Chat est probablement rapidement toléré et même encouragé à rester par l’Homme, ravi d’être ainsi enfin préservé des espèces indésirables.
En retour, le Chat, séduit par ce garde manger bien garni, s’installe aux côtés de l’Homme et, petit à petit, se laisse apprivoiser …
La relation Homme / Chat s’est donc construite depuis ses origines sur un bénéfice mutuel, une alliance gagnant / gagnant basée sur les talents naturels de chasseur du Chat.
Des capacités innées ne nécessitant aucune sélection génétique
Le Chat étant naturellement un redoutable prédateur pour les espèces d’une taille inférieure à la sienne, l’Homme n’a jamais eu besoin de recourir à une quelconque sélection génétique pour adapter les aptitudes du Chat à ses besoins premiers, c’est-à-dire améliorer les performances du Chat dans la lutte contre les rongeurs.
Cela ne signifie pas que le Chat n’a subi aucune évolution génétique mais cette dernière a donc principalement concernée des critères esthétiques.
Et c’est ce qui explique que les différentes races de Chat, au nombre de 80 environ, sont peu différentes les unes des autres (à l’exception des extrêmes comme le Maine Coon sur le critère de la taille), contrairement aux races de chiens, qui présentent notamment une grande variabilité en terme de taille et de fonctions spécifiques.
Le génome de notre actuel Chat de compagnie a donc peu évolué depuis sa première rencontre avec l’Homme et on parle d’ailleurs de rigidité génétique chez cette espèce.
Des instincts félins ancestraux toujours très présents
Cette rigidité génétique entraîne de fait une certaine rigidité comportementale, c’est-à-dire que même si le Chat vit désormais souvent à l’intérieur de nos logements et qu’il a développé suffisamment d’aptitudes sociales pour cohabiter avec nous et d’autres espèces, les instincts félins de son ancêtre sauvage sont toujours très présents en lui.
Cette rigidité comportementale lui offre l’avantage de pouvoir satisfaire ses besoins vitaux sans dépendre de nous et donc, par exemple, d’être capable de survivre en extérieur lorsqu’il s’y retrouve livré à lui-même, suite à une fuite, un égarement ou encore un abandon.
Mais cette rigidité comportementale lui impose à l’inverse de trouver à satisfaire ses instincts félins dans son environnement de vie, ce qui peut parfois devenir une vraie gageure dans nos logements d’humains modernes.
En tout Chat de compagnie sommeille encore un animal sauvage
Sa rigidité comportementale fait que vivre sereinement avec un Chat ne va pas forcément de soi.
Adopter un Chat est une responsabilité importante car il nous appartient de répondre au mieux à ses instincts félins, pour satisfaire cet ancêtre sauvage qui sommeille toujours en lui.
Pour comprendre son Chat, il importe donc de garder en tête les 3 points suivants :
- Malgré nos millénaires partagés et la sécurité de nos foyers, le Chat a conservé son double statut de prédateur et de proie.
Son besoin de sécurité reste son besoin premier et dès qu’il se sent en danger, le Chat peut adopter des comportements déroutants voire incommodants, comme les éliminations hors bac ou l’agressivité.
La bonne organisation de nos intérieurs, et notamment la présence de hauteurs, de perchoirs, de cachettes, est donc cruciale pour permettre à nos Chats de se sentir en sécurité et elle constitue un préalable incontournable au développement d’une belle relation avec eux.
- Le Chat cherche instinctivement à satisfaire ses besoins et si son environnement de vie n’est pas optimisé, par exemple en terme de nombre de litières, de griffoirs, ou encore de distribution alimentaire, il va de lui-même chercher une solution, sa solution (et peu importe si cette dernière ne nous convient pas).
Le Chat ne fait donc jamais de bêtise, il ne cherche pas à nous nuire ni à se venger, il interagit simplement avec l’environnement qui est le sien pour exprimer ses besoins et instincts félins.
- Sa rigidité comportementale explique que le Chat est peu réceptif à un dressage pointu comme chez le chien et qu’il est particulièrement sensible aux punitions, très anxiogènes pour lui, notamment lorsqu’elles perturbent la bonne expression de ses besoins (ce qui renvoie à son besoin viscéral de sécurité et explique l’inefficacité de la punition)..
J’espère que cet article vous a intéressé.
Partagez avec moi dans les commentaires les réflexions que sa lecture a pu susciter en vous.
CHATleureusement
votre.
